ici au loin
27 juin - 24 août 2025
ICI AU LOIN est le titre d'un livre de Pentti Sammallahti paru chez Actes Sud en 2012.
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Que veut dire vivre sur ce Plateau, y naître, y travailler, y aimer, y vieillir, mais aussi le traverser, le parcourir ? Qu’est-ce que le Plateau, l’entreprise, la famille, la foi, l’équipe, la solitude font aux gens, à celles et ceux qui vivent, travaillent ici, mais aussi à ceux qui ne font que passer le temps d’une randonnée, d’un été ?
AU LOIN
En quoi, est-il possible d’établir un parallèle avec d’autres «ailleurs» qui ne sont pas si éloignés de nos réalités altiligériennes.
Le 5ème parcours photographique du Haut-Lignon propose des images riches de parti pris : documentaires, testimoniales ou inventives. Le regard singulier des photographes invités souligne l’universalité de notre être-au-monde sur le plateau Vivarais-Lignon. Les paysages polaires du finlandais Pentti Sammallahti et le plateau des Ozarks de l'américain Lucian Perkins, ne sont pas si étrangers à nos paysages altiligériens ou ardéchois.
Pentti Sammallahti

Pentti Sammallahti est un orfèvre : son talent pour saisir l’événement minuscule et improbable, quoique parfait, qui organise un vol d’oiseaux en forme d’arbre, la rencontre d’un chien et d’un corbeau sur une route enneigée, est tout simplement époustouflant.
Ses photographies sont de celles qui peuvent être universellement comprises, reçues, admirées : oeuvre à la fois populaire, pleine d’humanité et d’humour, et d’une grande virtuosité formelle.
Orfèvre, il l’est également dans son travail de tirage. Le laboratoire est en effet le lieu ultime de sa création, et c’est cette chaîne parfaitement tenue, du regard, à la prise de vues, puis à la traduction sur le papier, qui contribue à la réussite exceptionnelle de son œuvre.
Ses sujets favoris sont les manifestations discrètes de la présence animale dans le monde des hommes. Il nous rappelle dans ses photographies que d’autres vies partagent notre espace : écartant le rideau sur ce monde parallèle, habité par des êtres affairés et sensibles, il met en évidence ce lien ténu qui nous relie encore aux animaux et à la mère Nature.
En ces temps où notre isolement égoïste met en danger une partie du vivant et bouleverse les équilibres naturels, le regard empathique, amusé, admiratif, que Sammallahti porte sur le monde, ainsi que son talent pour le partager en photographies, sont des choses d’autant plus précieuses.
Didier Brousse, Galerie Camera Obscura, Paris
Le Chambon-sur-Lignon
24 rue Neuve
tous les jours, 14h30 - 18h30
Lucian Perkins

La montagne des Ozarks (qui en réalité n’est pas une montagne mais les vestiges robustes d’un plateau érodé en une ondulation de collines), s’étend sur les Etats du Missouri, de l’Oklahoma, du Kansas et de l’Arkansas aux Etats-Unis d’Amérique.
Lucian Perkins dévoile en photographie un pan de l’Amérique rurale, attachée à la terre et aux traditions, empreint d’une identité indienne ancestrale. On croise dans la série d’images du photographe américain, des femmes et des hommes, qui sont venus chercher une vie alternative, inspirés par le mouvement de «retour à la terre» des années 70-80, dont la vie et les rêves balancent entre tradition et modernité.
Aujourd’hui l’agriculture reste en Arkansas un pilier de l’économie, des pratiques contrastées cohabitent : des petites exploitations indépendantes côtoient les élevages industriels de volailles. De grands sièges sociaux se trouvent dans cet Etat permettant le développement d’une économie prospère et d’une urbanisation galopante changeant peu à peu les paysages et les gens. La ruralité est au coeur de ce travail documentaire de Lucian Perkins, elle interroge aux Etats-Unis comme elle aurait pu interroger ailleurs, et en Haut-Lignon, les contradictions qui habitent tous ceux qui sont confrontés à la modernité dans ce qu’elle comporte de confort et également de bousculements.
Mazet-Saint-Voy
Jardin botanique, tous les jours, 7h-21h
Alexis Vettoretti

Alexis Vettoretti, muni d’une chambre photographique 4x5, a parcouru les campagnes à la rencontre de Paysannes. Ses photographies racontent des vies subies, passées entre la ferme et la cuisine, faites
de labeur et d’acceptation. Les femmes regardent droit dans l’objectif, dans une posture d’une grande dignité. Issue d’une génération de l’entre-deux-guerres, ces « filles de » puis « femmes de » n’avaient pour perspectives que de passer de la ferme de leurs parents à celle de leurs beaux-parents. La ferme est souvent réduite à ce qui fût de
tout temps son centre névralgique, la cuisine. C’est dans cette pièce symbolique que le photographe a choisi de créer les portraits.
« En traversant ces fermes, je remonte le temps. La photographie est un dialogue silencieux avec le passé, un moyen de figer des visages
et des lieux qui, sans cela, s’effaceraient doucement, sans bruit. »
Les fermes du Plateau abritent encore en leur sein des femmes de cette trempe. Elles sont les immuables sentinelles d’une cuisine si centrale dans la vie paysanne, espace peuplé d’objets qui nous sont à tous familiers organisé autour de l’âtre ou du poêle qui réchauffe.
Tence
Librairie La Boîte à Soleils
du lundi au samedi, 9h30-12h, 14h45-19h
Gérard Rondeau

Le premier Parcours photographique du Haut-Lignon en 2021 consacré à Gérard Rondeau, a été l’occasion d’une plongée dans l’œuvre immense de ce grand photographe français prématurément disparu.
Artistes, écrivains, sportifs, anonymes, villes et paysages du monde entier se sont un jour trouvés dans le viseur de son Leica. Les photographies montrées dans cette édition ont été prises lors de séjours du photographe rémois chez des amis au Chambon-sur-Lignon. Elles sont issues de ses archives personnelles et n’ont jamais
été exposées, ce qui leur confère un caractère unique et pour le spectateur que nous sommes, une expérience inédite.
Grace à l’amicale autorisation de Sylvie Rondeau que nous remercions chaleureusement, elles sont présentées au public dans le cadre du 5e Parcours photographique du Haut-Lignon. Toujours en noir et blanc, toujours en argentique, posées ou improvisées, ces photos représentent des paysages de forêts et de montagnes qui nous sont familiers mais Gérard Rondeau en donne une lecture nouvelle et personnelle avec une dimension géométrique construite par les accents de la lumière et les nuances de l’ombre.
"Gérard Rondeau est autant le reporter de ce qui dure que le portraitiste de l’éphémère. Il sait donner du temps au fugace ou dilapider les siècles, saisir des instants de pierre, sculpter des destinées."
André Velter
Saint-Jeures
Parvis de la mairie, tous les jours, 7h-21h