REGARDS DE FEMMES
28 juin - 25 août 2024
En musique et dans les arts plastiques, la société découvre depuis peu que les artistes femmes ont contribué aussi à la marche du monde, même si elles étaient en partie invisibles. Le Haut-Lignon veut donner aux femmes photographes une occasion de développer une manière féminine de voir le monde. Il ne s’agit pas seulement de montrer des femmes photographiées par des femmes photographes, mais que des photographes qui sont aussi des femmes embrassent la totalité du monde et des images possibles.
La 4e édition du parcours photo du Haut-Lignon est conçue comme un voyage.
Un voyage dans le temps, tout d’abord. Un siècle de photographie sépare les prises de vues de Cha Caillat du travail pionnier de Jenny de Vasson, dont l’oeuvre avant-gardiste, tant techniquement qu’ artistiquement, apporte une dimension historique et documentaire.
Un voyage autour du monde. De Madagascar au Kirghizistan, de l’Inde au Moyen-Orient, Alexandra Boulat, Françoise Nuñez, Françoise Fournier, Cha Caillat nous embarquent à la rencontre des gens dont on partage, le temps d’une exposition, un instant de vie.
Un voyage onirique, enfin. Quand la couleur et l’étrange viennent troubler l’oeil, Dolorès Marat propose dans un murmure le regard sensible qu’elle pose sur le monde de l’immédiat.
6x6 Regards de femmes est une invitation à la déambulation de village en village, dans l’espace privilégié de la communauté de communes du Haut-Lignon. Bon voyage en photographie en Haut-Lignon
Es
Essayer, rater et comprendre le métier
Ici, pas de science, c’est l’expérience.
Rythme ta marche pour pas que ça s’envenime,
Baisse tes bras, tu seras une déesse
Ta tête n’est pas plate, porte le Kata
T’as pas le choix de rester droit,
Ici, la moindre petite goutte coûte
Oublie les maux, muscle ton dos
Sont les maitres mots
J’ai peu de souffle, c’est un truc de ouf
Sur la tête de ma mère, comment tu fais,
T’inquiètes, bientôt, tu seras fière de savoir le faire
Tes mains sur tes hanches et je déclenche
Tu seras toujours là Mada
Le Mas-de-Tence
Esplanade du bourg
Tous les jours
Es
Portraits et histoires de femmes au Moyen Orient, et en Iran, Irak, Afghanistan Jordanie, Syrie, Gaza et Cisjordanie. Le but de ce travail est de lever le voile sur la condition des femmes musulmanes dans cette région du monde en proie à de grandes luttes politiques et économiques, à la guerre en Irak, à Gaza et en Afghanistan. Cette série de photographies est un voyage à travers l’Islam, le fondamentalisme, la guerre, la violence domestique, l’éducation et la jeunesse. Victimes de la guerre en Irak, en Afghanistan et à Gaza, les femmes sont soumises aux institutions religieuses et révolutionnaires en Iran. Dans chaque pays, elles sont strictement condamnées par les lois ou la morale si elles tentent d’échapper au code de la famille et aux traditions draconiennes. Dans cette partie du monde, la famille et l’honneur sont les premières et seules valeurs. Chaque femme qui a accepté de se laisser photographier avec grâce et naïveté, bien souvent avec l’approbation d’un homme, a sa propre histoire à raconter. Qu’elles soient refugiée, pèlerin,kamikaze, adolescente ou “poupée” orientale, elles racontent leurs conditions de vie, leurs rituels, leurs habitudes, leurs craintes et leurs joies.
Chenereilles
Ancienne Mairie
Mardi - dimanche / 10h - 18h
Es
Françoise Nuñez est une photographe du lointain et du voyage. Éthiopie, Inde, Japon… Il semble que sa photographie ne se déploie que dans cet état d’apesanteur, d’ouverture au monde qu’offrent ces moments privilégiés où l’on se retrouve soudain plongé dans un quotidien dont on ignore encore les règles. Il n’y a pas chez elle un souhait de décrire ou d’explorer les aspects « exotiques » des lieux qu’elle parcourt, mais plutôt, par cette immersion dans une vie soudain étrangère, de retrouver une sorte d’hypersensibilité de la conscience et de consacrer son temps entièrement à la mettre en images. Si le voyage est son domaine, paradoxalement, son regard est essentiellement proche, familier : il a cette qualité d’effacement de soi, il se coule avec tellement d’aisance dans le flux de ce qui l’entoure, qu’il paraît en faire partie. Dans sa préface du livre de Françoise Nuñez sur l’Inde, Jean-Christophe Bailly raconte l’anecdote suivante qui illustre l’impression profonde que lui font ces photographies : un soir à Delhi, achetant un thé à un vendeur des rues, il a le réflexe de s’accroupir pour le boire, ainsi que le font les habitués. Faisant cela, il passe dans un espace différent, il devient un autre, il appartient à ce monde qui l’entoure. Nous avons tous connu ces instants d’épiphanie où nous cessons d’être étranger au monde et où il coule librement en nous. La photographie de Françoise Nuñez est ainsi : pas de moment décisif, mais un écoulement du monde qui vous traverse comme une rivière.
Didier Brousse, Galerie Camera Obscura
Tence
La Boîte à soleils, route de Saint-Agrève
Mardi - Samedi / 9h30 - 12h et 14h45 - 19h
Es
Photographe indépendante et autodidacte, Dolorès Marat continue sa recherche en dehors des modes et des genres. Elle utilise dorénavant le tirage Fine Art pour l’édition de son œuvre. Cela permet d’offrir de nouveaux grands formats, en complément de tirages sur papier Japonais fait main Awagami Bizan, inspirés de ses anciens travaux réalisés avec le procédé de tirage « Fresson ».
Dans les photographies de Dolorès Marat, le spectateur peut imaginer de multiples fictions, aventures, sentiments, ébaucher des scénarios. Toutes ses images fonctionnent sur le même système : susciter, provoquer l’imagination de celui qui regarde. Des personnages fantomatiques surgissent de la nuit, ainsi que des lieux, des objets, des fragments apparemment anodins, que Dolorès Marat surprend, détourne, se réapproprie. Elle les transforme avec talent en photographies magiques, irréelles, qui tutoient l’éternité.
Elle a publié de nombreux livres de photographies.
Le Chambon-sur-Lignon
24 rue Neuve
Mardi - Dimanche / 10h - 12h et 14h - 18h
Es
Le voyage a eu lieu du 1er au 12 août 2023 à l’initiative de mon amie Daana Ismailova. Il a réuni ses ami.e.s pour un séjour dans son pays d’origine. A part Daana et son compagnon Florian, nous avons tous découvert le pays pour la première fois. Après discussion, j’ai eu l’autorisation de mener un projet de photographie documentaire dans les montagnes kirghizes, au sein d’un campement nomade.
Basé à Song-Kul, le campement est habité par une famille nomade composée de la grand-mère, la mère, son mari et leurs enfants. Notre guide Taalai, les autres guides et notre groupe dormons également sur place, dans des yourtes. Le campement est accessible uniquement à pied ou à cheval, au terme de 5 heures de trajet. Un véhicule 4x4 peut tenter d’emprunter les chemins de terre, mais c’est très rare.
Cha Caillat
Saint-Jeures
Centre bourg
Tous les jours
Jenny de Vasson n’a jamais considéré sa production photographique comme une œuvre artistique. Elle ne se contente pas d’immortaliser des souvenirs de la sphère privée, mais photographie des sujets très divers et offre par son oeuvre un véritable tableau de la société de son temps. Chaque portrait est traité avec la même attention et la même exigence esthétique : les modèles apparaissent naturels, présents et vivants. Jenny de Vasson qui n’aime pas son apparence physique, réalise pourtant de nombreux autoportraits. Ce genre semble pour elle être un moyen d’expérimentation dans lequel elle s’adonne volontiers à la mise en scène et au déguisement. En pionnière, Jenny de Vasson fait de nombreuses expériences, s’achète plusieurs appareils (elle en a possédé au moins quatre) pour suivre l’évolution technique. Au-delà de la maîtrise technique, on peut déceler dans son oeuvre une véritable recherche formelle et artistique : elle transfère les conventions de la peinture à la photographie, elle s’amuse avec la perspective, le cadrage, la lumière et la mise en scène pour créer de véritables tableaux photographiques.
Vanessa Weinling
Mazet-Saint-Voy
Jardin botanique
Tous les jours